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[CH1653:001]
FORTUNATA CLADES, QUAE IN LITORE SCEVERINO CONTIGIT POSTRID.
CAL. IAN. MDCLIII

Naufragium in portu non portu naufraga nostro
    Fecerit infelix una, nec una ratis.
Invitâ pelagi rabie vectoribus ipsis
    Constitit in media peste reperta salus.
(5) Quisquis es, immeritâ nostras detractor arenas
    Naufragi properas depreciare notâ.
Littoris Hollandi statio male fida carinis,
    Esto, sed est civi non male fida suo.
Fecimus id damno lucri; qua puppis et una et
    (10) Altera, bis centum non periisse viros.
2. Ian.



[CH1653:002]
Ie plains la perte des vaissaux
Dont la rage d’un mauvais Astre
S’est voulu saouler dans nos eaux:
Mais, pour le reste du desastre,
(5) Ce n’est pas mal capitulé
Dans la furie d’un naufrage,
Ou la Fortune a stipulé
La vie sauve et le bagage.
Eod.



[CH1653:003]
I see no reason whij this case
Should putt our people in a maze:
Looke what wee lost and what wee haue;
Some wood is gone and all men safe.
(5) It is but one to ten times ten,
Two ships lost for two hundred men.
Eod.



[CH1653:004]
No conuiene quexarse,
Caros vezinos mios:
Que fue gracia de Dios,
Tanta gente saluarse
(5) Con perder dos navios.
Eod.



[CH1653:005]
Chi non si marauigli
Di ueder duo nauigli
Mouer grida e lamenti
Oue scamparon la robba e le genti?
(5) E qual huomo d’ingegno
Non perda volentieri
Duo cavalli di legno,
Nel conseruar ducento cauaglieri?
3. Ian.



[CH1653:006]
Danck hebb’ den Hemel en de Stroomen,
Twee hondert zielen zijn ’t ontkomen:
Wat pass ick op een Schip of twee?
Mij dunckt de reden geckt’er mé,
(5) En segt het God te veel geverght is,
Daer Schutt en Goed en Volck geberght is.
Eod.



[CH1653:007]
Ich habe frewd noch lust
In’s Vatterlandts verlust:
Wir mussens gleichwol tragen,
Wann’s Godt gefällt zu schlagen
(5) In seine grimmigkeit:
Und unser schuldigkeit
Ist ihn dafür zu dancken
In wort und in gedancken.
Ihm sage ich lob und ehr
(10) Der aus das dolle meer,
In doller wint und wetter,
Zwey hundert Seelen schanck für weinig eijchen bretter.
4. Ian.



[CH1653:008]
[Grieks-]FeË t°w naufyoraw t d fe; panlbios êth
Uge moi, ot’ énas éja pou dokei.
Andrn gr te svn katn, mga krdow     moige
Ison h nhn plyos épollÊmenon.[-Grieks]
5. Ian.



[CH1653:009]
IDEM
Heu grave naufragium! cur heu? felicia certe,
Non haec digna graui damna dolore puto:
Seruatis centum socijs, me judice, lucrum
Grande sit et centum deperijsse rates.



[CH1653:010]
[Grieks-]Nugenou tafos de, o zntos dja megsth
SoÊsann’ mthr Xristinos te patr.[-Grieks-]
7. Ian.



[CH1653:011]
SUR UN TABLEAU D’ADAM ET EVE, ENVOYé A MADAME LA DUCHESSE
DE LORRAINE, QUI M’AVOIT FAICT PRESENT DE DEUX EXCELLENS
PORTRAICTS DE MES AIJEULS, TROUVEZ DANS SON CABINET

Ou doibs je ceste Piere, a qui la faut il rendre?
Ie le dirois sans dire, et me ferois entendre,
Duchesse, c’est à vous que je doibs mes Parents,
C’est à vous que les miens et les vostres ie rends:
(5) Receuez les en gré d’un Hollandois qui resue,
Madame ma Cousine en Adam et en Eve.
Vous formalisez vous de me veoir dans le rang
De vostre Parenté? Ie suis de vostre sang:
Mon Aijeul espousa vostre illustre Grand’mere:
(10) Et, si vous advoüez ceste Mere et ce Pere,
Vous deuez supporter ma gloire à vostre dam;
Madame ma Cousine en Eue et en Adam.
11. Ian.



[CH1653:012]
TOMBEAU DE M. D’HAULTERIVE. aÈtosxediasti.
I’aij veu la Guerre et entendu la Cour

L’on m’a cheri, et j’ay eu de l’amour.
Adieu la Cour, et l’Amour et la Guerre,
Le Gouuerneur de Breda est par terre.
11. Ian.



[CH1653:013]
IN EFFIGIEM REGINAE SUECIAE
Non haec Paphi Regina, nec Saturnia,
Nec saltuum potens, nec armorum Dea est,
Nec Mars Gradivus, nec tonans Diespiter,
Nec Cynthius, nec ales Atlantis nepos,
(5) Nec de minorum gentium turba Deus:
Sed instar una est omnium. quid amplius?
Omnes Dij est, omnes Deae. Quid amplius?
Septentrionis horror est, Austri stupor,
Amor Occidentis, Orbis Eoï pudor,
(10) Sol alter et Coeli et Soli. quid amplius?
Christina Rex. quid amplius? Gustavia est.
18. Ian.



[CH1653:014]
IN EANDEM AD CHANUTUM GALLIAE LEGATUM
Aspice me, dixi: respexit, et aspecturam.
Indice Chanuto, Panthea pollicita est.
Nec tamen aspexit, nec adhuc quis fulgor in illo
Fulgure, quis regnet candor, Amice, scio.
(5) Mentior, aspexit constanter et aspicit. ecce
Fecit un aspicet Beckius Hugenium.
19. Ian.



[CH1653:015]
IN EANDEM
Auriga Coeli exorbitat, fallunt rotae,
Delirat aether, Sol soloecismum facit,
Arctous ardet, Eous est in ultimo
Septentrione, quamque mater hactenus
(5) Natura nescit, Solis umbra est quod vides.
23. Ian.



[CH1653:016]
A MAD.E DE LA BARRE, SUR LES MENACES DE SON DEPART
Bel oiseau passager, dont le diuin ramage
Reduit la liberté d’Hollande en esclauage,
Esclauage amoureux de tes gazouïllemens,
Estimes tu si peu nos applaudissemens?
(5) A peine te void on paroistre en nos campagnes;
Et tu cerches desjà la routte des montagnes,
Et tu chantes desjà ta retraitte hors des Bois
Que tu viens d’animer de l’esclat de ta voix;
Et tu nous fais haïr ce que le Monde adore,
(10) Cest Astre nouueau-né qui transporte l’Aurore
Du point de l’Orient dans la minuict du Nord;
Et tu ne conçois pas comme Christine a tort
De t’offrir ses frimats et sa neige et sa glace,
Pour te veoir hazarder d’une plus fiere audace
(15) Une beauté plus tendre et des attraits plus doux
Que n’en fit veoir Europe à son taureau d’espoux!
Arreste, bel oiseau; il n’est filet ni cage
Dont nous te menacions: tout ne sera qu’homage,
Que voeu, que sacrifice, et regale et respects,
(20) En plein païs d’amour, de Musique et de paix.
Il n’est plus de Canon, plus de poudre, plus d’armes,
Plus de Trompette, plus de Tambour, plus d’alarmes,
Qui trouble ton repos; un silence sans bruict,
Une tranquillité calme comme la nuict
(25) Te lairra dominer dans nos forests plus sombres,
Ou les vents seront moins entendus que les ombres,
Ou la gresle cherra comme du grain succré,
Plus douce que ne chet la pluye dans un pré,
Que la neige ne chet sur des floccons de laine.
(30) La Mer, qui desormais est lasse et hors d’haleine,
Cessera d’enrager et de nous enuahir;
Si ce n’est que ses flots r’approchent, pour t’ouïr,
Et que le Dieu Neptun jaloux de la fortune
De nos heureux deserts un peu nous importune.
(35) Mais tu le calmeras, si bien que l’Alcijon
Viendra s’ij preualoir de son attention.
En fin tout se taira; Ciel et Terre muette
Enseigneront la Mer à deuenir discrete.
Le pirate Breton, le parricide Anglois
(40) Desarmera sa rage au charme de ta voix,
Et tu feras la paix que nous ne sçaurions faire
Entre les vieulx voisins d’Hollande et d’Angleterre,
Et tu rameneras ce Parlement sans foij
A reuerer la Fille et la Soeur de son Roij.
(45) Voix tu, beau passager, à quel illustre usage
Nous taschons d’esleuer l’honneur de ton passage;
Considere nos voeux et nos justes desirs.
Durant ces entretiens la douceur des Zephirs
Deglacera les Mers que doibt franchir ta barque:
(50) Durant ces entretiens cest autre grand Monarque
Que tu doibs resjouïr en tirant vers le Nord,
Et qui desià te guette et t’attend sur son bord,
Goustera la faueur d’un delay d’importance,
Par où son Danemarcq te semblera ta France,
(55) Et te caressera d’un Climat aussi doux
Qu’on en void habiter entre ta France et nous.
Fasse apres le Destin tout ce qu’il se propose:
Mais, si je suis prophete, et si dire je l’ose,
Il naistra du debat dans le Septentrion,
(60) A qui triomphera de la possession
De ta chere presence, et, si bien je raisonne,
Tu brouïlleras la paix de couronne à couronne.
La Suede pretendra que par engagement
Tu luij doibs les effects de ton consentement,
(65) Le Souuerain voisin ne voudra pas demordre:
Querelle d’Aleman, desordre sur desordre;
Guerre ouerte apres tout, noise, contention
D’entre la bienseance et la prevention.
Mais je ne puis cesser de faire le prophete:
(70) Apres ce bel exploict, d’auoir rendu discrete
La Mer et les Anglois, tu mettras, si tu veux,
L’harmonie et l’Amour et la Paix entre deux;
Et si sur les confins de ces vastes Prouinces
Tu touches doucement l’oreille de leurs Princes,
(75) Tu les mettras d’accord, et ne manqueras pas
D’aussi bien reussir au Nord qu’au Païs bas.
Seulement, pour joïr de tous les auantages
Du Ciel, de ton merite, et de tant de presages,
Pour arriuer par tout en saison et à temps,
(80) Escoutte ce qu’en dit l’Eccho des Bois, Attens.
Elle t’en diroit plus, mais elle est enrhumée.
I’acheueroij d’un mot mon Poeme et sa pensée;
Attens, ce disons nous, qu’au prochain renouueau
Tu voijes le Soleil ton Page et ton Flambeau.
26. Ian. Breviss.° impetu.



[CH1653:017]
A LA REINE DE SUEDE, POUR ELLE MESME
Reine, qui sçauez tout ce que sçait la Nature:
Vous sçauez de longtemps que l’unique Phenix
Reuit en son brazier, et qu’en sa sepulture
Il engendre son Pere et renaist de son Fils:
(5) Mais vous ne sçauiez pas autre mijstere estrange,
Que pour renaistre en Suede il est mort à Paris,
Qu’il est le veritable Oiseau de Paradis,
Et que, pour son ramage, il chante comme un Ange.
eod.



[CH1653:018]
IN TH. GRASWINCKELII LIBERI MARIS VINDICIAS CONTRA WELWODIUM
Euge, vir, heroum decus ac tutela Batavûm,
    Unus hic instabat pro Colophone labor.
Confecto sene Seldeno, victoria Burgum
    Obtulit, et sensit se perijsse Ligur.
(5) Omnibus oppressis mox cum bellacibus umbris
    Ultima Welwodiis pugna novanda fuit.
Nec mora, consurgis: placuit vestigia Vatis
    Threïcij et nigram Ditis adire domum.
Post superos Acheronta moues, et posse perire
    (10) Sub Graswinckelio qui periere doces.
Vicimus, et, si quid praesagio, debellatum,
    Res de priuata publica facta fretum est.
Patria rostratam victori grata coronam
    Destinat, asserto, te praeeunte, Mari.
(15) Ilicet, hoc operae pretium triplicisque Triumphi est,
    Hinc dolor, hinc pudor incussus, utrimque pauor.
Vicimus hoc certe, jam nec mutire rebelles:
    Si quid adhuc calamus non dedit, arma dabunt:
Trompiadae res sit cum piscatore Britanno,
    (20) Tu tibi cum mutis piscibus esse puta.
28. Ian.



[CH1653:019]
Well wood J Welwood lived and saw himself undone,
Even after he is gone.
Well wood he, by mij troth J know not, weepe or laugh,
At such an Epitaphe.
1. Feb.



[CH1653:020]
ADIEU à MAD.LE DE LA BARRE
Ton Page et ton Flambeau t’attendent à la porte:
Debout, belle Phillis; la glace n’est pas morte,
Mais elle va mourant, et, comme en pasmoison,
Se fond devant tes pieds; et le Cygne et l’Oison
(5) Commencent à flotter sur ce Crystal de roche
D’ou le puissant raijon que ton bel oeil descoche
Tire de l’argent vif, desjà tout glorieux,
Desjà le digne object de l’enuie des Dieux,
Qui voudroijent deuenir Fontaines et Riuieres,
(10) Et Cijgnes et Taureaux, pour seruir de lictieres
A si belle voiture et si riche fardeau
Que tu vas exposer à la merci de l’eau.
La neige disparoist, pour ne seruir de compte
Aux siecles à venir, d’anoir rougi de honte,
(15) De honte criminelle, en ne permettant pas
Que l’hiuer fist fleurir des Roses sous tes pas.
Les Brouillarts desormais ne seront que Rosées,
Douces comme la Manne, on comme tes pensées,
Cassolettes, Oijselets de Cijpre, Muscardins,
(20) Pastilles, dont le Ciel et les Astres benins
Parfumeront les Fleurs, l’herbe et le païsage
Où l’on te verra faire ou sejour ou passage,
Et ces sombres horreurs ces Chesnes et Sapins
Seront transfigurez de Forests en Iardins.
(25) Aeole et ses enfans ne feront qu’une trouppe,
Et, pour avoir l’honneur de te servir en pouppe,
Tu verras arriver, ce qui ne fut jamais,
Que ces quatre enemis se parleront de paix
Et d’amour fraternelle, au moins d’autant de Trefue
(30) Que durant le Traicté ton voijage s’acheue.
Le Flambeau dans la main de ton Page immortel
Esclairera les Cieux d’un rayon eternel;
Serenité par tout, tousjours Soleil sans nue;
Si ce flambeau parfois ne se cache à ta veuë,
(35) En couvrant son default d’un semblant faux et feint,
De ne vouloir faner les Roses de ton teint.
En mesme temps sa Soeur cornue et vagabonde
Corrigera l’Eclipse, et fera veoir au Monde,
Que pour jouïr tousjours d’un luminaire ou deux
(40) Il ne faut que sa flame et celle de tes yeux.
Les chandelles du Nord, les pieds luisans de l’Oursse
Emporteront la Beste, et d’un estrange coursse
La precipiteront dedans les flots glacez,
Où le Septentrion dira que c’est assez,
(45) Pour guider la Boussole et la routte des voiles,
Des deux Astres nouveaux au lieu de mille estoiles.
La Musique des Cieux, ces Cercles resonnans,
Dont les Dieux au de là de tous les Elemens
Entendent la cadence imperceptible en terre,
(50) En cessant de rouler, apprendront à se taire,
Pour donner audience à ces plus beaux accens
Dont tu nous as charmé les esprits et les sens:
Et ce silence, en fin, des Dieux, des Cieux, de l’Onde,
De la Terre, des Bois, des vents, de tout le Monde
(55) Fera considerer à Christine, qui vault
Tout ce que j’ay nommé d’icy bas, de la haut,
D’humain et d’immortel, que si grande merveille
Merite asseurement l’honneur de son Oreille,
Et ceste Oreille aura ce credit sur son coeur,
(60) De t’ij faire loger en profonde faueur.
Va, Phillis, ou le sort et ton rare merite,
Nos voeux et nos souhaits te seruent de conduitte,
Transporte ta beauté, ta voix et tes vertus
Où l’on t’accueïllira de mille bienvenus,
(65) Où de mille regrets tu seras escortée,
Quand l’heure sonnera que tu t’es appointée
Pour ton heureux retour, qui nous tarde si fort,
Que nons te voudrions veoir soubs voile et hors du port.



[CH1653:021]
Ilicet Hollandis juvat hoc inscribere Fastis ;
Salmasio fandi copia facta fuit;
Et, quâ Christinae posset pertexere laudes,
Praesentis veniâ Conjugis hora data est.
(5) Xanthe retro propera, Picae Ranaeque tacete;
Gallica Xanthippe desiit esse loquax.
18. Feb.



[CH1653:022]
DE CLAVICIJMBALO, CUIUS PRAECIPUAE PARTES SUNT SETAE SUILLAE,
PENNAE CORVINAE, FIDES CHALYBEAE, CLAVES EBURNEAE
ET LANA OVILLA, GRYPHUS

Mortua Sus Corvum exanimem docet esse choraedum,
Exanimes Corvi mortua ferra loqui.
Adde manus vivae nervos, saliunt Elephanti.
Intercedat Ovis mortua, cuncta silent.
(5) Fas est Pierides fateantur, Apolline viuo
Mortua sic melius Bruta movere Lyram.
3. Mart.



[CH1653:023]
OP EEN’ VERJARING
Twee mael vijftien vijftiende Maerten,
Hebt ghij geluckigh uytgestaen,
En tot de dertigh jaer vier quaerten,
Dat gaet op twee en dertigh aen.
(5) Noch eens soo veel sal acht mael acht zijn.
Dat wensch ick u met all mijn hert,
All sal ick lang uijt uw gedacht zijn,
Mits dat het uw gesondheit herdt.
15. Mart.



[CH1653:024]
LUKORRAISTHS
Infestum pavido dudum nescivit Ovili
Optima terrarum Terra Britanna pecus.
Nunc bipedes male foeta feras, monstrique rapacis
Quantum non alibi protulit orbis alit.
(5) Causa mali est male regnandi scelerata libido,
Et modo Regali sanguine pota sitis.
His epulis semel expletae cum crimine crevit
Altera fraterni sanguinis atra fames.
Hinc Batavis vesci dictat furor, inde luporum
(10) Innocuae pecudes, scilicet, esca sumus.
Iamque adeo pertaesa soli de caede cruenti
Amphibia omisso litore monstra natant.
Quaque natant foedis temeratas rictibus undas
Invitis clamant legibus esse suas.
(15) Hoc tu, Galle, feras, hoc tu, Leo Belga, natator
Inclyte, tu Theti, tu, gurgitis ude parens,
Tu, Trompi, tu centeno stipate Leone
Hactenus invicti dux gregis, ipse Leo?
Absit ut hoc stellae videant, ut Gallia culpet,
(20) Nec semel hoc ipso gurgite fusus Iber.
Euge, mei Belgae, quia quod voluere merentur,
Obruat invasi gurgitis unda reos.
Cogimur esse feri: nec, dum tractauimus arma,
Armavit Batavas justior ira manus.
(25) Pacem ferre negat, Bello luat improbus autor
Vel pirata suum vel patricida nefas.
Audivere Dii Terrae, Dij vota Marini;
Excidit elusis aurea praeda feris,
Quosque leues rapuere pilos de vellere tanto
(30) Praemia non parci parca cruoris habent.
Vendidimus pelles justâ mercede Batavas,
Unica centenis constitit agna lupis.
Si placet annonae ratio, grex alter et alter
Amplior emptores prouocat ecce novos.
(35) Instaurate nouos ungues dentesque gulasque,
Digna nouo prostat sanguine praeda recens.
Est ubi se totum monstris infame lupercal
Exuat, et Bataui laus erit ista gregis.
Laus erit antiquum, quâ vi, quâ jure Britannis
(40) Cum facie prisca restituisse decus.
Laus erit heroo sceleratâ caede reuulsas
Stipite regales inseruisse Rosas.
Laus erit ad frugem insanos reuocasse latrones,
Et scelus infandas dedocuisse manus.
(45) Litora piratis, monstris mare, Regna tyrannis
Purgasse, et nullum non domuisse nefas,
Deturbasse malos ciues de sede cruenta,
De solio fulti caedibus imperij.
Expressisse Lycanthropis Pacemque fidemque
(50) Humanumque hominum vultibus ingenium.
Laus erit et nostris dignissima gloria fastis
Publica vel Batauo sanguine parta quies.
25. Mart.



[CH1653:025]
(A MAD.E LA BARONNE DE PODLITZ)
La faueur que je vous demande
Sera tousiours illustre et grande,
Madame, si vous l’accordez:
Mais, à tout prendre, que sera ce,
(5) Si vous m’octroyez une grace
De tant que vous en possedez?
19. May.



[CH1653:026]
OP HET BOEK VAN HOFWIJCK VERREERT AENDEN COMMIS
IOHAN SPRONSSEN

Dit Boeck, Ian Spronssen,
Weeght sestien Oncen
Min dan een Pond:
Want in den grond
(5) En is ’t maer ’trasen
Van Boon en Blasen,
All dit gedruijs
Van Hof en Huijs:
Maer sulcke kunsten
(10) Bestaen bij gunst en
Nieuwsgiericheit:
Daer ’s ’t all geseit.
3. Iun.



[CH1653:027]
MADAME LA COMTESSE DE SLAVATA, GRANDE MAISTRESSE, M’AIJANT
COMMUNIQUé LES INSTITUTIONS DE SON ORDRE DE LA IOIJE

I’admire vos Edits, et la belle police
Dont Vostre Gayeté faict guerre ouuerte au vice,
Au vice vicieux et dans païs de Vin
Insupportable, infame, appelé franc Chagrin.
(5) Et, pour vous tesmoigner combien je fay de compte
Du precieux dessein, de peur qu’on ne m’affronte,
Pour n’avoir eu l’esprit de commencer par là
Où tout bon Cheualier puisse acheuer par Ha!
Afin que l’envieux n’y trouve rien à mordre,
(10) Ie m’offre pour valet du marmiton de l’ordre.
G(eertruiden) Bergh 5. Iuill.



[CH1653:028]
A MADAME LA DUCHESSE DE LORRAINE EN LUIJ PRESENTANT LE
PORTRAICT DE MADAME LA PRINCESSE DOUARIERE
D’ORANGE, PAR ORDRE DE S. A.

Voijez vous ce Tableau, ma Cousine en Adam?
Il vient d’un beau village aussi près d’Amsterdam
Qu’Amsterdam de chez moy, où vos beautez extremes,
Ont mis les mieux sensez aussi loing hors d’eux mesmes
(5) Qu’il y pourroit auoir de Brusselle à Louvain;
Et l’on m’a commandé de vous le mettre en main
Auec des complimens dont j’aurois de la peine
A me resouuenir de toute la sepmaine.
En somme j’en ay l’ordre, et pense auoir tout faict,
(10) Quand je vous auray dit, que ce n’est qu’un portraict
Que reçoit par mes mains, quoij que l’enuie en creue,
Ma Cousine en Adam de ma Cousine en Eve.
Roosendael 5. Iuill.



[CH1653:029]
BANQUEROUTTE
Ian stond doorgaens vroeg op: nu is hy door gegaen,
En Bancquerot: dat ’s recht doorgaens vroegh op gestaen.
Sande 7. Iul.



[CH1653:030]
A MADAME DE LORRAINE SUR SON ORDRE DU MARTEAU DE
CLAVECIN. RAILLERIE

D’assassiner le monde à coups de beaux regards,
A coups de complaisance, à coups d’autants de dards
Que de doux entretiens, que de ris, que de danses,
Que de beaux contrepoints, que de belles cadences;
(5) Et puis penser produire un Ordre faict exprés
Pour adoucir de loing le mal gaigné de prés;
Cousine, par ma foij, c’est moins guerir que mordre.
Et, s’il faut dire tout, de vostre nouuel ordre
Un desordre nouveau me brouïlle tous les sens:
(10) Plus vous pensez ma playe et plus je la ressens,
Vostre appareil me tue: et croyez vous sans rire
Que des coups de Marteau guerissent du martire?
30. Iul.



[CH1653:031]
RIMES SUR (LE) BUSQUE D’UNE BELLE
Toutes les graces de la Crusque,
La Cresme de la langue Hetrusque,
On bien, comme on la nomme, Tusque,
Ne me sçauroyent rejouïr plus que
(5) Ce meuble, qui descendoit jusque
Où l’Amour volontiers s’embusque
Et d’où rarement il debusque.
Car c’est par là que je conclus que
Ie le doibs aymer beaucoup plus que
(10) S’il avoit toutes les vertus que
Celuij de la belle Venus, que
L’Ambre, la Civette et le Musque.
Si ma demande par trop brusque
Le jugement ne vous offusque,
(15) Devinez de qui c’est le Busque.



[CH1653:032]
A SA GAIJETé, M,AIJAANT ENVOIJIé LA MEDAILLE DE L’ORDRE
Cheualier de valet de marmiton, Madame,
C’est, ma foij, trop d’honneur, et j’en ay ma pauure ame
Si tournée hors des gons, que dans le mal qu’elle a
Les applaudissemens qui commencent par Ha!
(5) Ont grand’ peine à sortir de ma bouche estonnée.
I’applaudis toutefois à la faueur donnée,
Soit par Ha, soit par He, soit par Hi, soit par Ho,
Soit par Hu, soit par Hou; et, parlant à propos,
M’advouë Cheualier de l’Ordre de la joije,
(10) Pourveu que tost ou tard installé je m’ij voije
Ou par Coadjutrice, ou par les belles mains
De vostre Gaijeté, qu’adorent tant d’humains,
Et qu’en conformité des Ordonnances faictes
Mon installation aboutisse en pincettes.
(15) Faict à la Haije au bout du Bois,
Où tout à l’heure je reçois
Ce beau noeud de couleur de Rose,
Qui par douce metamorphose
De valet m’a faict Chevalier,
(20) Le lendemain du jour d’hier,
L’an mil six cens trois et cinquante,
Par une main tousiours constante
En ce qu’elle a tousiours esté
A vostre illustre Gaijeté.
7. Aout.



[CH1653:033]
AEN IOFF. LUCHTENBURGH WED.E
Ghij hebt naer desen Boeck getracht,
Tot dat hij u is t’huijs gebracht
Als waer ’t wat waerdighs om te lesen:
Schoon’ oogen hebben lang voor desen
(5) Bedrogen menigh eerlick mann:
Daer treck ick nu de wraecke van:
Want siet, schoon’ oogen van vermogen,
Nu zijt ghij door een’ mann bedrogen.
12. Aug.



[CH1653:034]
REPLIQUE
Bedrogen zijt ghij van een mann
Die Boeckwey-Boecken backen kan,
Maer sonder Eyeren of Boter,
De sess dozijnen om een Stooter:
(5) En ghij gelooft dat yeder Boeck
Soo goed is als een Boeckwey-Coeck:
Dat scheelt soo veel als waer en logen,
Soo blyft ghij van den mann bedrogen.
13. Aug.



[CH1653:035]
(KEUR)
Naer goed weer volght quaed weer,
Naer quaed weer ’tgoede weer:
Wanneer ghij reisen soudt, wat hadt ghij liever, Iorden,
Of dat het weder goed, of dat het quaed sou worden?
20. Sept.



[CH1653:036]
Wat doet ghy daer myn Wijf? riep Symen tegen Teewen;
Wat sou’ck se doen, seij Teew, ghij’n hoorts’ altoos niet schreewen.
Wij spelen wat om ’tjock, en niet om vuijl gewinn,
En, ofse wat verloor, ick staeder self voor in.
21. Sept.



[CH1653:037]
AEN OOSTERWIJCK, PREDICANT TE VOORBURGH
Voor menigh’ goede less, die’ck niet en will vergeten,
Ontfangt dit vuijl papier: ghij hebt het licht te weten
Waertoe het dienen kan, als Suijcker, zeep en Kruijt
Geen peperhuijs en vindt: ick geef het daer voor uijt.
Hofwijck 22. Sept.



[CH1653:038]
NOCH OVER DES HEEREN AVONDMAEL
Is dat de swaericheit? neer sitten, eten, drincken,
En seggen, Grooten danck, en doen dat dancken klincken,
Dat Kercken daveren van lof en prijs en eer?
En is dat jock niet licht en goed om dragen, Heer?
(5) O Iae ’t: ick schort het op en meender met te proncken
Voor menschen en voor God. voor beij? wat magh ick roncken!
Voor menschen oogen, jae: maer voor mijn Schepper, neen.
Ghy weet Alwetende, ick segg het tuschen tween,
En menschen weten ’t niet, hoe ’t weeght op dese schoud’ren,
(10) Die’k voel dat zeffens gaen verswacken en veroud’ren,
Hoe’ck struijckel onder ’tpack, hoe lichtelijck mijn voet
In ’tstruijckelen verstuijckt; hoe dat ick liggh en wroet
Om op te raecken, en niet op en kan geraecken;
Daer af dit Bruijloft kleed, dit kermezijne Laken,
(15) In ’t heiligh Bloed gedoopt, soo vuijl, soo kladdigh siet.
En nochtans sit ick hier, en ick en schaem mij niet,
Noch voorden Bruydegom, noch voor syn’ uytverkoren,
Sijn’ sonne-suijv’re Bruijt! Neen, Heer, ghij moet het hooren,
En hoort het dagelijx, en hoort het met gedult,
(20) De plecken in mijn kleed zyn ’t door mijn’ eighen schuld;
Daer valt gheen pleiten voor: maer isser een van allen
De gasten pleckeloos? en zijnse niet gevallen
Als ick gevallen ben, en dan weer op gestaen,
Dan weer gestruijckelt, die met mij ter Tafel gaen?
(25) Ghij weet het, en ick gis ’t. dit weet ick sonder gissen,
De Bruygom blijft alleen, en moet syn’ Gasten missen,
En setten in haer’ plaets sijn’ dienaers sonder end,
Syn Eng’len sonder vleck, indien hij hier ontrent
Niet als het vleckeloos Gewaed verstaet te dulden.
(30) Maer houdt uw’ lesse niet, Vergeeft ons onse Schulden,
En d’and’re, Komt tot mij all’ die beladen zijt?
En is ’tniet al met Schuld beladen in der tyd?
En is ’tniet Menschen-werck, geen’ Engelen te wesen?
En zyt ghij niet gestraft, gestorven en geresen
(35) Om aller schulden vleck te waschen in dijn Bloed?
Soo siet niet wat ick dé, maer, wat ghij deedt en doet
Tot lichtingh van mijn pack, tot suijv’ring van mijn’ vlecken,
Soo sal ick hier bestaen: en kant’er wat toe strecken,
Dat ick mijn’ schuldenaer vergeve wat hij dé,
(40) Wat ick niet en verdiend’ en wat ick van hem lé,
Stout en ootmoedigh, Heer, derv ick mij des beroemen:
En sult ghij in ’tgericht geen’ menschen-ziel verdoemen,
Dan die geen’ menschen-siel syn schuld vergeven kost,
Soo ben ick, niettemin door dijnen arm, verlost.
Hofwijck 30. Sept. versus instantem synaxin 5.° Octob.





[CH1653:039]
TRYNTIE CORNELISD.R KLVCHT



[CH1653:040]
GRAFSCHRIFT VAN EEN DRONCKAERT T’AMSTERDAM IN EEN
BURGH-WALL VERSOPEN

Daer leijt een vuijle vent in dese putt gesoncken:
Hij stierf in ’twater; maer hij was op ’tland verdroncken.
5. Octob.



[CH1653:041]
DE SELVE
Doet water in uw’ wijn, Gemannen; ’tkost sijn bloed,
Ick weet het byde proef, die wijn in water doet.
eod.



[CH1653:042]
AULUS SUBMERSUS
In fluvium praeceps potu gravis Aulus obivit:
Serius affusis vina repressit aquis.
7. Octob.



[CH1653:043]
Aen Ioffer-handschoenen verneem ick byde giss
Wat slagh van volck het is,
Of suyver, of onboenigh:
Maer ’tgoed rieckt dickwils meer handkoussigh dan handschoenigh.
11. Octob.



[CH1653:044]
IN FUTILES AUTORES
Impraegnata vides foedo laetamine Tellus
Ut lepidas Florum reddat honore vices?
Non ita Scriptorum plebs ingratissima: pasti
Floribus infami stercus odore cacant.
(5) Nec tamen hos quod Tellurem pro stercore posco:
Hoc peto, nil saturos edere quam quod edunt.
11. Octob.



[CH1653:045]
IN OBITUM CL. SALMASII
Credere Musarum decus immortale Deumque
Mortalem superos sidus adisse novum.
Credere inexhaustam divinae mentis abijssum,
Credere, cui par est nulla, fuisse penum.
(5) Credere, cui sua non aequent oracula Delphi,
lnfelix tripodem Leida silere tuum,
Credere quot loculis quantosque Academia condit
Aeternis unâ morte perisse Libros,
Ereptum Batavis Gallorum credere Solem,
(10) Hoc est extinctum credere Salmasium.
12. Octob. Hofwijck.



[CH1653:046]
INHOUT (VAN TRYNTIE CORNELIS)
Trijn, aengehaelt en uijtgeplundert bijde Kan,
Wreeckt sich met vuijsten, en bedrieght haer’ eighen Man.



[CH1653:047]
IN I. IACOBI CHIFLETIJ DE AMPULLA REMENSI DISQUISITIONEM
Docte, Chifleti, et eleganter et probe
Quod nemo sanus improbaverit probas,
Quod somniarunt coelitus Remis datum,
Vas esse vanum, et esse nugas vitreas:
(5) Nec ipsa tecum pugnet impudentia,
Nec ultima obstinatio. Quid est tamen?
Equidem stupebo, eritque pro miraculo,
Quod Halla et Aspricollis inuideant tibi,
Si, quamlibet disertus, hoc confeceris,
(10) Ne bulla Gallus pergat Ampullas loqui.
Hag. 17. Nov.



[CH1653:048]
EPITAPHIUM GASPARIS DUARTI
Duartus hic, hic alter Amphion jacet,
Quem quae canendo saxa vivus mouerat
Adhuc sequuntur: nempe qui bustum tegit
Illuc ipse se congessit auditor lapis.
(5) Dubitas, viator? me vide, me, quod fleo,
Majoris instar aestima miraculi,
Magnae viri virtutis et scientiae
Stupore quondam, nunc dolore saxeum.
21. Nov.



[CH1653:049]
OP DES HEEREN VAN BRANDWIJCKS WEL-BEPLANTTE ENDE BETER
BESCHREVEN HOFSTEDE

Loos Duijn-land, mager stael van overstoven hey-grond,
Daer ’thongerigh Conijn te nauwer nood syn’ weij vond.
En voedde Mensch noch Vee: Als Brandwijcks noeste schopp
Dat schrael beswangerde met allerleij voll-op.
(5) Soo raeckten Ockenburgh eens ’s jaers in ’tkraem te leggen,
En baerde ’t all om veer wat Buren derven seggen
Van niet min kinderen als dagen in ’trond jaer,
Die ’tHollandsch vrouwtje droegh: ’tzij droomen-tael, of waer,
’Kpas op de Beckens niet. Maer Beckens voll Meloenen,
(10) Voll Pers en Abricos, elck waerdigher om soenen
Dan all dien Almanack van Garnaed onder een,
Die Beckens houd ick waerd, die kind’ren sonder been,
Dat Ockenburgs gebroedt mirakelwijz geboren
Uijt d’ondraghbaerheit self, dat kan mijn’ lust bekoren,
(15) En ketelen mijn keel niet minder als mijn hert.
Maer ’twonder stuijt daer niet: ’tgaet boven d’Appel-mert:
Loegh Ockenburgh eens ’sjaers, het moester eens voor treuren;
De winter hadd syn’ beurt: wat sien wij nu gebeuren?
Lett, Leser, op de kracht van wel gekoockten Int:
(20) ’Tzijn gulde letteren diem’ hier geschreven vindt:
Daermed’ is Ockenburgh vereewight voorde jaren
Die ’tsonnelicht den dagh sal warmen en verklaren,
Daermed’ is ’t altyd groen, noyt bladerloos, noijt oud,
Daermé die Bladeren, als dese, van fyn Goud.
Hofwijck. 8. Dec.



[CH1653:050]
PRO PARAGRAPHIS PLAUTINIS ET TERENTIANIS AD COMOEDIAM MEAM
Verba meos volui Batauos Romana docerent
Plurima quae dixi dicta fuisse prius.
Si quid enim scite, quod idem me scitior alter
Dixerit, exemplo gloria major erit.
(5) Si quid ego insulse, quod idem me salsior alter,
Ilicet, huic veniam qui dat, utrique dedit.
Istuc summa redit, cum magnis saepe stetisse,
Nec nisi cum magnis me cecidisse viris.
23. Dec.



[CH1653:051]
EA DIEM SUUM OBIJT, FACTA MORIGERA EST VIRO. PLAUT. CIST. 1. 3
Lesbia supremae ducit suspiria vitae;
Tandem morigera est Lesbia facta viro.
25. Dec.



[CH1653:052]
Exantlatorum merces non vana laborum:
Iverit ante pÒnow, pone sequetur honos.
25. Dec.


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